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Performance
Traverse Vidéo anniversaire des 20 ans, Musée de la Mine, Décazeville, Galerie Concha, et Musée des Augustins, Toulouse, 2015 et 2017
histoireS, exposition commune avec Nora Fluckiger Al Zemmouri et Julie Groff
Palais Universitaire de Strasbourg, 2020​
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"Il faut créer des liens. Parce qu’on est humains, semblables. Et que c’est nécessaire de ne pas nous ignorer.
Dans cette performance j’intègre ces notions pour poser une question : « Qu'est ce qui vous touche ? » Et par là, on peut entendre ce qui révolte, ce qui émeut, ce qui procure un sentiment particulier. Mot à mot on fait naître de la poésie.
Une poésie qui touche."
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« Ce qui te touche me touche ».
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« Ce qui te touche me touche ».
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"Ces mots furent dits avant la performance – une de celles qui peuvent se répéter car Joana s’y lance dans l’expectative, son action requiert totalement l’acte de l’autre, plus précisément l’écriture de l’autre sur son corps ; elle y est un cahier ouvert. Son corps y devint pages à remplir sans lignes à suivre, mais avec la gageure des formes corporelles où inscrire les mots avant de les dire. Un texte impromptu écrit par la réunion de plusieurs mains… l’incertitude du choix du mot, de la proximité de celui-ci avec celui-là, la variété des graphies : c’est rejoindre la principe d’incertitude mallarméen, pourtant ce coup de dés n’a de mallarméen que cette recherche d’inventer différemment à écrire et l’espoir du texte car le corps ici déborde l’absence, il ne s’annule pas, il est joyeux.
Demeure l’écho, pourtant, d’une proposition du « Coup de Dés » dont les majuscules résistent aux mots alentours, naufrageurs : RIEN N’AURA EU LIEU QUE LE LIEU. Joana inscrit son corps dans un lieu marqué, en attente, lors d’un vernissage d’un public fort nombreux, pour que celui-ci y écrive ce qui pourrait s’apparenter au poème, quand, d’aventure, quelqu’un se lance dans la lecture de mots qu’il réunit en les oralisant.
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Le corps-texte navigue en terre inconnue parmi des inconnus mais spontanéité et audace conduisent la performeuse, tendant le feutre à celle perplexe, ou à celui gêné, ou à celui adolescent demandant des explications avant lui de n’oser pas écrire.
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Le mot entraînant le mot, les scripteurs se suivent ou tracent les termes simultanément…parfois avec des débuts de conversation : « ça change tout ce que j’ai écrit/ Ce n’est pas grave » ; l’un à genoux marquant le pied, l’autre se permettant d’écrire sur les cheveux, un troisième lisant avant d’opter pour sa contribution et les sous-vêtements couleur chair ne restent pas longtemps indemnes ou un autre invite à chercher : « quelqu’un a dessiné un cheval » ou il invite : « dessine-le encore ».
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Des échos se font entre signes : petits soleils, étoiles, fleurettes ou cœur des marges de cahier. Se font entre mots vie, live, love, la date.
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Et dans le jeu, tel signe un CHANEL, tel autre « laine » trop petit pour couvrir le corps quand d’autres jouent sur l’homophonie : « home ô plate » sur la zone adéquate de même que « mots laids » auxquels réagit « beaux mots ». Et qui traduira la langue arabe sur le ventre de la jeune fille et cet étrange KRASA, on en reste à la trace.
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Des appréciations considèrent la performeuse qui assume le désir qu’elle peut produire sans y répondre : « adorable tout compte fait » « vous voir est un délice » et autre « pas touche », ou elles adhèrent à la position féministe : « libre, audace, militante, bonne chance » autant qu’au projet de texte, « concept ou page blanche ». La proposition induit des commentaires sur l’implication de Joana puisque souvent les déclarations dépassent la contrainte donnée : écrire le mot qui choque et le mot préféré en phrase alors la glose de la performance s’avère conduite par…la performeuse.
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Le plaisir différent du mot à écrire sur le corps, la démarche de la graphie ont fait un instant oublier la photographie à prendre ; on écrit sur le corps, on ne le prend pas en photo, plus on signale ce regard comme la seule nécessité : « vous voir »".
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Simone Dompeyre
Directrice Artistique du festival Traverse Vidéo